Voici les AA – Une introduction au programme de rétablissement

Évènements

Résultats de recherche

Archives de l'année 0

Dépliant en format PDF

Les Alcooliques Anonymes sont une association d’hommes et de femmes qui partagent entre eux leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leur problème commun et d’aider d’autres alcooliques à se rétablir.

• Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour devenir membre des AA. Les AA ne demandent ni cotisation ni droit d’entrée ; nous nous finançons par nos propres contributions.

• Les AA ne sont associés à aucune secte, confession religieuse ou politique, à aucun organisme ou établissement ; ils ne désirent s’engager dans aucune controverse ; ils n’endossent et ne contestent aucune cause.

• Notre but premier est de demeurer abstinents et d’aider d’autres alcooliques à le devenir.

Vous seul pouvez décider

Si vous semblez éprouver de la difficulté à contrôler votre façon de boire ou si elle vous cause parfois certaines inquiétudes, peut-être serez-vous intéressé à vous renseigner sur les Alcooliques anonymes et sur leur programme de rétablissement de l’alcoolisme. Après avoir lu ce bref aperçu, vous pourriez décider que les AA n’ont rien à vous offrir. Si tel est le cas, nous vous suggérons quand même de garder l’esprit ouvert sur le sujet. Analysez soigneusement votre façon de boire à la lumière de ce que vous pourrez apprendre dans ces pages. Jugez par vous-même si l’alcool est vraiment devenu un problème. Rappelez-vous aussi que vous serez toujours accueilli à bras ouverts si vous décidez de vous joindre aux milliers d’hommes et de femmes qui, grâce aux AA, ont résolu leur problème d’alcool et mènent, jour après jour, une vie « normale » et constructive sans consommer d’alcool.

Qui sommes-nous ?

Nous, membres des AA, sommes des hommes et des femmes qui avons découvert et admis que nous ne pouvions pas contrôler notre façon de boire. Nous avons appris que nous devions nous dispenser d’alcool si nous voulions éviter de ruiner notre vie et celle de nos proches. Grâce aux groupes des AA formés dans des milliers de localités, nous faisons partie d’une association internationale sans cadre formel qui existe dans plus de 180 pays. Nous n’avons qu’un seul objectif ; demeurer abstinents nous-mêmes et aider ceux qui demandent notre aide pour parvenir à l’abstinence. Nous ne sommes pas des réformateurs et nous ne sommes associés à aucun groupement, aucune cause ou aucune confession religieuse. Notre but n’est pas de réduire l’univers à l’abstinence. Nous ne recrutons pas de nouveaux membres mais ceux qui veulent se joindre à nous sont les bienvenus. Nous n’imposons à personne notre expérience de buveurs à problèmes mais nous la partageons volontiers lorsqu’on nous en fait la demande. Notre association se compose d’hommes et de femmes de tous âges et de différents milieux sociaux, économiques et culturels. Certains parmi nous ont bu pendant de nombreuses années avant de prendre conscience qu’ils étaient impuissants face à l’alcool. D’autres ont eu assez de chance pour reconnaître plus tôt dans leur vie ou dans leur carrière de buveur qu’ils étaient incapables de contrôler leur façon de boire.

L’alcoolisme n’a pas entraîné les mêmes conséquences chez tous. Certains d’entre nous étaient devenus des loques humaines avant de demander l’aide des AA. D’autres avaient perdu famille, biens, jusqu’au respect d’eux-mêmes. Dans plusieurs villes, certains avaient joint le rang des clochards. D’autres encore avaient fait des séjours innombrables dans les hôpitaux ou les prisons. Nous avions commis de sérieuses offenses contre la société, nos familles, nos employeurs et nous-mêmes.

Il y en a parmi nous qui n’ont jamais connu la prison ou l’hospitalisation. Notre alcoolisme ne nous a fait perdre ni emploi ni famille. Mais nous en sommes finalement arrivés à comprendre que l’alcool dérangeait le cours normal de notre vie. Lorsque nous avons découvert que nous ne pouvions pas vivre sans alcool, à notre tour, nous avons cherché l’aide des AA.

Toutes les grandes religions sont représentées dans notre Mouvement et de nombreux chefs religieux ont encouragé notre croissance. Il y a même quelques membres qui se disent athées ou agnostiques. Pour adhérer aux AA, il n’est pas nécessaire d’appartenir à une religion ou de croire à une doctrine particulière. Un problème commun nous unit, l’alcool. C’est en nous réunissant ensemble pour parler et aider d’autres alcooliques que nous réussissons à rester abstinents et à perdre le besoin impulsif de boire qui a jadis dominé notre vie. Nous ne croyons pas posséder la seule réponse au problème de l’alcoolisme. Nous savons que le programme des AA agit positivement pour nous et à peu d’exception près, nous avons constaté les mêmes résultats chez les nouveaux qui voulaient sincèrement et honnêtement arrêter de boire.

Chez les AA, nous avons appris un certain nombre de choses sur l’alcoolisme et sur nous-mêmes. Nous essayons de toujours garder ces faits présents à notre esprit parce qu’il semble qu’ils sont la clé de notre sobriété. Pour nous, la sobriété doit toujours venir en premier lieu.

Ce que nous avons appris sur l’alcoolisme

La première chose que nous avons apprise sur l’alcoolisme est qu’il est l’un des problèmes les plus anciens de l’humanité. Ce n’est que tout récemment que nous avons pu commencer à bénéficier des nouveaux développements reliés à ce problème. De leur côté, les médecins en connaissent davantage sur l’alcoolisme que leurs prédécesseurs d’il y a à peine deux générations. Ils commencent à cerner le problème et à l’analyser en profondeur. Bien que les AA n’aient aucune « définition officielle de l’alcoolisme », la plupart conviennent que pour nous, l’alcoolisme est une assuétude physique doublée d’une obsession mentale. En d’autres mots, nous éprouvions un besoin physique marqué de consommer de l’alcool au-delà de notre capacité à le maîtriser, défiant ainsi toutes les règles du bon sens. Non seulement avions-nous un besoin anormal d’alcool, mais nous y succombions dans les pires occasions. Nous ne savions pas quand (ni comment) nous arrêter. Souvent, nous ne semblions pas être en mesure de comprendre à quel moment il ne fallait pas commencer. 

Comme alcooliques, nous avons appris de dure façon que la seule force de la volonté, si puissante fut-elle à d’autres égards, ne suffisait pas à nous garder abstinents. Nous avons essayé de ne pas boire pendant des périodes déterminées. Nous avons fait des promesses solennelles. Nous avons changé de sorte de boisson. Nous avons essayé de ne boire qu’à certaines heures. Mais aucun de ces moyens n’a réussi. Tôt ou tard, à l’encontre même de la logique, nous finissions toujours par nous enivrer malgré notre ferme intention de rester abstinents. Nous avons traversé des moments de profond désespoir, étant persuadés de souffrir d’un dérangement mental. Nous en sommes venus à nous détester d’avoir gaspillé les talents que nous avions reçus et d’avoir causé tant d’ennuis à notre famille et à notre entourage. Plus d’une fois, nous avons versé dans l’apitoiement en affirmant que rien ne pourrait jamais nous sauver.
Ces souvenirs nous font sourire aujourd’hui, mais à l’époque, c’étaient des expériences tristes et malheureuses.

L’alcoolisme, une maladie


Aujourd’hui, nous admettons volontiers qu’en ce qui nous concerne, l’alcoolisme est une maladie, une maladie progressive « incurable », mais dont le cours peut être arrêté, comme c’est le cas d’autres maladies. Nous reconnaissons qu’il n’y a rien de honteux à être malade, pourvu que nous regardions honnêtement notre problème en tâchant d’y remédier. Nous sommes tout à fait disposés à reconnaître que nous sommes allergiques à l’alcool et la logique même nous dicte de nous éloigner de la source de notre allergie.

Nous comprenons maintenant qu’après avoir franchi la ligne de démarcation entre la consommation abusive d’alcool et le besoin compulsif de boire, on demeure toujours alcoolique. Autant que nous le sachions, il est impossible de devenir à nouveau un buveur « normal ». « Alcoolique un jour, alcoolique toujours », telle est la réalité avec laquelle nous devons vivre.

Nous avons aussi appris que peu de choix s’offrent aux alcooliques. S’ils continuent à boire, leur problème s’aggravera progressivement ; à coup sûr, ils s’engageront sur la voie de la déchéance, des hôpitaux, des prisons ou autres lieux d’isolement, jusqu’à la mort prématurée. Leur seule alternative est de cesser de boire complètement, de s’abstenir de la plus petite quantité d’alcool sous quelque forme que ce soit. S’ils acceptent de suivre cette ligne de conduite et de profiter de l’aide qui est à leur portée, une toute nouvelle vie peut s’offrir à eux.

Il y a eu des moments dans notre carrière de buveurs où nous étions persuadés que pour contrôler notre façon de boire, il nous suffisait d’arrêter après le deuxième, le cinquième ou tout autre verre dont nous avions déterminé le nombre. Ce n’est que graduellement que nous en sommes venus à comprendre que ce n’était ni le cinquième, ni le dixième ou le vingtième verre qui nous enivrait, mais bien le premier ! Celui-là était responsable de tous les autres. Le premier verre était celui qui nous lançait sur le carrousel. Le premier verre était celui qui causait la réaction en chaîne du comportement alcoolique, qui nous amenait à boire de façon incontrôlée.

Les AA ont une façon de dire la chose : « Pour un alcoolique, un verre, c’est trop, mille, ce n’est pas assez ».  Au temps de notre alcoolisme actif, un grand nombre d’entre nous avons appris que l’abstinence forcée n’était généralement pas une expérience très agréable. Certains ont été capables, à l’occasion, de rester abstinents pendant quelques jours, quelques semaines, voire quelques années. Mais cette sobriété ne nous apportait pas de satisfaction. Nous avions l’impression d’être des martyrs. Nous devenions irritables et, au travail comme à la maison, il était difficile de nous supporter. Nous vivions dans l’attente du jour où nous pourrions recommencer à boire.

Maintenant que nous sommes membres des AA, nous considérons la sobriété d’un autre oeil. Elle nous procure une agréable sensation de délivrance, un sentiment d’être libérés du désir même de boire. Depuis que nous savons que nous ne pourrons plus jamais prendre d’alcool normalement, nous nous appliquons, aujourd’hui, à vivre pleinement sans alcool. Nous ne pouvons rien changer à hier. Demain n’arrive jamais. Aujourd’hui est le seul jour qui doit retenir notre attention. Nous savons par expérience que même les « pires » ivrognes peuvent vivre vingt-quatre heures sans boire. Peut-être doivent-ils différer le prochain verre jusqu’à la prochaine heure, voire à la prochaine minute, mais ils s’aperçoivent qu’il est possible de le décaler d’un certain temps.

La première fois que nous avons entendu parler des AA, il nous semblait miraculeux que d’authentiques buveurs invétérés aient pu trouver et maintenir la qualité de sobriété dont parlaient les membres plus anciens. Certains d’entre nous étaient enclins à croire que notre façon de boire était différente, que notre expérience ne se « comparait » pas à la leur, que le Mouvement pouvait réussir pour d’autres mais pas pour nous. D’autres, qui n’avaient pas encore été sérieusement affectés par leur façon de boire, prétendaient que les AA pourraient très bien convenir aux ivrognes invétérés mais quant à eux, ils pourraient probablement solutionner leur problème par leurs propres moyens.

Notre expérience chez les AA nous a appris deux choses importantes. Premièrement, tous les alcooliques sont aux prises avec le même problème, qu’il s’agisse de celui qui mendie une bière ou de l’autre qui occupe un poste de direction dans une société importante. Deuxièmement, nous savons maintenant que le programme de rétablissement des AA réussit chez presque tous les alcooliques qui souhaitent vraiment se rétablir, peu importe leurs antécédents ou la façon dont ils ont bu.

Nous avons pris une décision

Nous tous, qui faisons maintenant partie du Mouvement des AA, avons dû prendre une décision cruciale avant de nous sentir en sécurité dans ce nouveau programme de vie sans alcool. Nous avons dû nous regarder objectivement et analyser notre façon de boire en toute honnêteté. Nous avons dû admettre que nous étions impuissants devant l’alcool. Pour certains, cet effort a été le plus difficile de leur vie.
    Nous ne savions pas grand-chose sur l’alcoolisme. Nous avions notre propre notion du mot « alcoolique ». Nous l’accolions aux clochards irrécupérables de la société. Nous pensions qu’il dénotait un manque de volonté et une faiblesse de caractère. Certains parmi nous ont longuement résisté avant d’admettre qu’ils étaient alcooliques. D’autres ne l’ont admis que partiellement.
    La plupart avons cependant été soulagés d’apprendre que l’alcoolisme était une maladie. Nous reconnaissions qu’il était tout à fait naturel de traiter un mal qui menaçait de nous détruire. Nous avons cessé de vouloir leurrer les autres, et nous-mêmes, en persistant à croire que nous pouvions maîtriser l’alcool alors que tout prouvait le contraire.
    On nous a assurés dès le début que personne ne pouvait nous dire que nous étions alcooliques. Ni un médecin ou un ministre du culte, ni un mari ou une femme ne pouvaient faire cette admission à notre place. Elle devait s’appuyer sur des faits connus de nous. Même si nos amis pouvaient comprendre la nature de notre problème, nous étions les seuls à pouvoir dire avec certitude si nous n’étions plus capables de maîtriser notre façon de boire.

    Nous posions souvent cette question : « Comment puis-je savoir si je suis vraiment alcoolique ? » On nous a répondu qu’il n’y avait pas de règles précises et absolues pour diagnostiquer l’alcoolisme. Nous avons appris cependant qu’il y avait des symptômes révélateurs. Si nous nous enivrions alors que nous avions toutes les raisons de rester abstinents, si nous consommions de plus en plus d’alcool, si nous n’éprouvions plus autant de plaisir à boire qu’auparavant, ces indices, nous a-t-on dit, pouvaient être des symptômes de la maladie de l’alcoolisme. En passant en revue nos expériences de buveurs et leurs conséquences, tous ont pu déceler des facteurs nouveaux qui nous ont permis de découvrir la vérité sur nous-mêmes.
    Il est absolument naturel que la perspective d’une vie sans alcool ait pu nous sembler triste. Nous craignions de ne trouver chez les AA que des amis ennuyeux, ou pire encore, des évangélistes quelque peu troublés. Nous avons découvert au contraire des êtres tout à fait comme nous, sauf qu’ils avaient le pouvoir de comprendre notre problème et de sympathiser sans poser de jugement.
    Nous nous sommes ensuite demandé ce qu’il fallait faire pour rester abstinents, combien il nous en coûterait pour appartenir aux AA et qui dirigeait l’association à l’échelle locale et mondiale. Nous avons tôt fait d’apprendre qu’il n’y a pas d’obligation chez les AA, que personne n’est tenu de se conformer à un rite ou à un mode de vie précis. Nous avons appris aussi que les AA n’exigeaient ni cotisation ni droit d’entrée ; une collecte est faite aux réunions pour payer la location des salles de réunion, les rafraîchissements et les publications. Mais encore là, cette forme de contribution n’est pas une condition d’adhésion.
    Nous nous sommes vite rendu compte que le mouvement des AA se contente d’un minimum de structures et que personne n’y donne d’ordres. L’organisation des réunions est confiée à des responsables de groupes qui cèdent régulièrement leur place à d’autres membres. Ce système de « rotation » est très populaire chez les AA.

Demeurer abstinents

Comment est-il possible de demeurer abstinents dans une association aussi peu structurée ou encadrée ?
    La réponse est simple : une fois abstinents, nous essayons de le rester en suivant les traces de nos prédécesseurs et en tirant avantage de leurs expériences fructueuses.
    Ainsi, ces pionniers ont mis à notre disposition certains « outils » et suggestions que nous sommes libres d’accepter ou de rejeter. L’abstinence étant désormais la chose la plus importante de notre vie, nous croyons qu’il est sage de suivre les sentiers battus de ceux qui ont démontré que le programme de rétablissement des AA est vraiment efficace.

Le principe du 24-heures

Prenons un exemple. Nous ne faisons pas de promesses ; nous ne disons pas que nous ne boirons plus « jamais ». Nous essayons plutôt de nous conformer à ce que nous appelons communément chez les AA le « principe du vingt-quatre heures ». Nous nous appliquons à rester abstinents pour les prochaines vingt-quatre heures seulement. Nous essayons simplement de vivre une journée à la fois sans prendre d’alcool. Si nous éprouvons un besoin pressant de boire, nous n’y cédons pas ni y résistons. Nous nous bornons simplement à repousser cette tentation jusqu’au lendemain.
    Là où l’alcool est en jeu, nous essayons d’entretenir une forme de pensée honnête et réaliste. Si nous sommes tentés de boire, tentation qui disparaît généralement après les quelques premiers mois chez les AA, nous nous demandons si y succomber vaut tous les déboires que nous avons

connus au temps où nous buvions. Nous n’oublions pas que nous sommes parfaitement libres de nous enivrer si nous le voulons, que le choix de boire ou de ne pas boire nous appartient totalement. Et plus important que tout, nous essayons de prendre conscience du fait que peu importe depuis combien de temps nous n’avons pas bu, nous serons toujours des alcooliques. Autant que nous le sachions, un alcoolique ne peut jamais boire normalement.
    À un autre égard, nous suivons les traces des « vieux » membres. Nous allons le plus souvent possible aux réunions de notre groupe d’attache. Rien ne nous oblige à cette assiduité. Nous ne pouvons pas toujours expliquer non plus pourquoi les témoignages des membres et leur interprétation du mode de vie semblent nous stimuler. Néanmoins, nous croyons presque tous que la présence aux réunions et les contacts avec d’autres membres des AA contribuent grandement à nous maintenir abstinents.

Les Douze Étapes

Tôt après notre adhésion aux AA, nous avons entendu parler des Douze Étapes pour le rétablissement de l’alcoolisme. Nous avons appris que ces Étapes sont le résultat des efforts des premiers membres pour consigner la démarche qui a transformé ces buveurs immodérés en abstinents. Nous avons découvert que le facteur premier de cette démarche semblait être l’humilité jointe à une confiance en une Puissance supérieure à nous-mêmes. Alors que certains membres préfèrent l’appeler « Dieu », on nous a dit que c’était là strictement une question d’interprétation personnelle ; nous pouvions nous représenter cette Puissance dans les termes qui nous convenaient le mieux. Puisque l’alcool était manifestement une puissance supérieure à la nôtre au temps où nous buvions, nous avons été forcés d’admettre qu’il nous était peut-être impossible de mener notre barque sans aide et qu’il était logique de chercher du secours ailleurs. À mesure que nous avons progressé dans les AA, notre conception d’une puissance supérieure s’est transformée. Mais il s’agissait toujours de notre propre conception ; personne ne nous l’a imposée.
    Finalement, en analysant la Douzième Étape et l’expérience des membres plus anciens, nous avons constaté que le dévouement auprès d’autres alcooliques qui demandaient l’aide des AA était un moyen efficace de raffermir notre propre sobriété. Chaque fois qu’il était possible, nous avons essayé de faire notre part, en n’oubliant jamais que l’autre personne était la seule à pouvoir affirmer si elle était alcoolique.
    Nous avons aussi été inspirés par l’expérience des nombreux membres des AA qui ont proposé de nouvelles significations à trois adages affadis par l’usage. L’un deux est « L’important d’abord », qui nous rappelle que même si nous le voulons, nous ne pouvons pas tout faire à la fois. Nous ne devons jamais oublier la place importante qu’occupe la sobriété dans la restructuration de nos vies.
    « Agir aisément » est un autre vieil adage qui a pris un nouveau sens pour les alcooliques qui se sentent souvent coupables de mettre trop d’ardeur dans tout ce qu’ils entreprennent. L’expérience démontre que les alcooliques devraient, et peuvent, apprendre à ralentir leur rythme. Enfin, « Vivre et laisser vivre » rappelle sans cesse aux alcooliques qu’ils ne peuvent pas se permettre d’être intolérants envers les autres, peu importe depuis combien de temps ils sont abstinents.
    Les livres et brochures des AA sont aussi d’un précieux secours. Peu après notre adhésion au Mouvement, la plupart d’entre nous avons eu la chance de lire. Les Alcooliques anonymes, le livre des AA qui relate l’expérience des premiers membres et où sont consignés leurs témoignages et les principes qui ont semblé être à l’origine de leur rétablissement. De nombreux membres, bien qu’ils soient abstinents depuis des années, continuent de consulter ce livre ainsi que sept autres, pour y trouver réponses et inspiration. (Ils sont énumérés à la dernière page de cette brochure.) Le Mouvement des AA publie aussi une revue internationale mensuelle appelée AA Grapevine. Elle s’adresse aussi bien aux nouveaux membres qu’aux plus anciens.
    Le Mouvement des AA étant essentiellement un mode de vie, peu d’entre nous on su décrire de façon très précise combien les divers éléments du programme de rétablissement contribuent à notre sobriété actuelle. Nous n’avons pas tous la même interprétation du programme et nous ne le pratiquons pas de la même façon. Cependant, nous pouvons tous témoigner que le Mouvement des AA contribue à nous garder abstinents alors que plusieurs autres méthodes ont échoué. Bon nombre de membres qui sont abstinents depuis plusieurs années disent qu’ils ont tout simplement accepté le programme « en toute confiance » ; ils ne comprennent pas encore tout à fait comment il a agi à leur endroit. Entre-temps, ils essaient de transmettre leur confiance à d’autres qui ne comprennent que trop bien les ravages que l’alcool exerce sur l’alcoolique.

Les AA réussiront-ils avec tous ?

Nous croyons que le programme de rétablissement de l’alcoolisme proposé par les AA agit positivement sur presque tous ceux qui ont le désir d’arrêter de boire. Il peut même réussir chez ceux qui croient avoir été dirigés vers les AA malgré eux. Nombreux sont les membres qui y sont venus pour la première fois par suite de pressions subies au travail ou dans la société. Ce n’est que plus tard qu’ils ont pris leur propre décision.
    Nous avons vu des alcooliques rôder un certain temps autour du Mouvement avant « d’adopter » le programme. Nous en avons vu d’autres faire des semblants d’efforts pour observer les principes éprouvés qui ont contribué à la sobriété de plus de deux millions de membres ; généralement, les semblants d’efforts ne sont pas suffisants.
    Peu importe la condition de l’alcoolique, qu’il soit clochard, bien nanti ou élevé dans l’échelle sociale, l’observation et l’expérience indiquent que les AA offrent une porte de sortie pour se libérer de la prison qu’est l’alcoolisme. La plupart d’entre nous ont trouvé la voie facile.
    Quand nous nous sommes adressés aux AA, nombreux étaient les membres aux prises avec de sérieux problèmes reliés à l’argent, à la famille, à leur travail ou à leur propre personnalité. Nous avons tôt fait de découvrir que le coeur de tous ces problèmes était l’alcool. Une fois sous contrôle, nous avons pu solutionner les autres. Ce ne fut pas toujours facile mais une fois abstinents, nous avons pu y faire face beaucoup plus efficacement que lorsque nous buvions.

« Une dimension nouvelle »

Il y a eu un temps où beaucoup d’entre nous croyaient que seul l’alcool pouvait nous aider à supporter la vie. Nous ne pouvions pas imaginer vivre sans alcool. Aujourd’hui, avec le programme des AA, nous n’avons pas l’impression d’avoir été privés de quoi que ce soit. Au contraire, nous avons été libérés et une nouvelle dimension s’est ajoutée à notre vie. Nous avons de nouveaux amis, de nouveaux objectifs et de nouvelles attitudes. Après des années de désespoir et de frustration, plusieurs d’entre nous ont eu l’impression qu’ils commençaient vraiment à vivre pour la première fois. Nous éprouvons de la joie à partager notre nouvelle vie avec ceux qui souffrent encore d’alcoolisme et qui recherchent un moyen d’entrevoir la lumière à travers les ténèbres.
    L’alcoolisme est l’un des problèmes de santé les plus graves en Amérique. On estime que des millions d’hommes et de femmes continuent de souffrir sans raison de cette maladie progressive. Comme membres des AA,

LES DOUZE ÉTAPES DES ALCOOLIQUES ANONYMES

1. Nous avons admis que nous étions impuis-sants devant l’alcool, que nous avions perdu la maî-trise de notre vie.

2. Nous en sommes venus à croire qu’une Puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison.

3. Nous avons décidé de confi er notre volon-té et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevions.

4. Nous avons procédé sans crainte à un inven-taire moral, approfondi de nous-mêmes.

5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes et à un autre être humain la nature exacte de nos torts.

6. Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieu élimine tous ces défauts.

7. Nous Lui avons humblement demandé de faire disparaître nos défauts.

8. Nous avons dressé une liste de toutes les personnes que nous avions lésées et nous avons consenti à réparer nos torts envers chacune d’elles.

9. Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes dans la mesure du possible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions de leur nuire ou de nuire à d’autres.

10. Nous avons poursuivi notre inventaire per-sonnel et promptement admis nos torts dès que nous nous en sommes aperçus.

11. Nous avons cherché par la prière et la mé-ditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu, tel que nous Le concevions, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter.

12. Ayant connu un réveil spirituel comme ré-sultat de ces étapes, nous avons alors essayé de transmettre ce message à d’autres alcooliques et de mettre en pratique ces principes dans tous les domaines de notre vie.

Où trouver les AA ?

On peut obtenir l’aide des AA sans frais ni obligation. Des groupes sont formés dans plusieurs villes, villages et campagnes à travers le monde. Recherchez l’inscription « AA » ou « Alcooliques anonymes » dans l’annuaire téléphonique de votre localité. Les médecins, les infirmières, les ecclésiastiques, les journalistes, les officiers de police et les centres de traitement de l’alcoolisme qui connaissent notre programme peuvent souvent renseigner les gens sur les réunions des AA de la localité.
    Ceux qui ne peuvent pas entrer en contact avec un groupe avoisinant sont priés d’écrire au bureau du service mondial : General Service Office, Box 459, Grand Central Station, New York, NY 10163 (ou visitez notre Site Web: www.aa.org). Ce bureau vous mettra en communication avec le groupe le plus près de chez vous. Si vous habitez une région éloignée et qu’il n’existe pas de groupe à proximité, le bureau vous indiquera comment de nombreux membres « isolés » restent abstinents à l’aide des principes et du programme des AA.
    Toute personne qui s’adresse aux AA peut être assurée que son anonymat sera respecté.
Si vous croyez avoir un problème d’alcool et si vous voulez sérieusement arrêter de boire, plus de deux millions de membres peuvent témoigner de l’efficacité des AA à leur endroit. Il n’y a aucune raison au monde pour que cette méthode ne puisse pas réussir pour vous.

LES DOUZE TRADITIONS
DES ALCOOLIQUES ANONYMES

1. Notre bien-être commun devrait venir en premier lieu ; le rétablissement personnel dépend de
l’unité des AA.

2. Dans la poursuite de notre objectif commun, il n’existe qu’une seule autorité ultime : un Dieu d’amour tel qu’ il peut se manifester dans notre conscience de groupe. Nos chefs ne sont que des serviteurs de confi ance, ils ne gouvernent pas.

3. Le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour être membre des AA.

4. Chaque groupe devrait être autonome, sauf sur les questions qui touchent d’autres groupes ou l’ensemble du Mouvement.

5. Chaque groupe n’a qu’un objectif primordial, transmettre son message à l’alcoolique qui souffre encore.

6. Un groupe ne devrait jamais endosser ou fi nancer d’autres organismes, qu’ils soient apparentés ou étrangers aux AA, ni leur prêter le nom des Alcooliques anonymes, de peur que les soucis d’argent, de propriété ou de prestige ne nous distraient de notre objectif premier.

7. Tous les groupes devraient subvenir entièrement à leurs besoins et refuser les contributions de l’extérieur.

8. Le mouvement des Alcooliques anonymes devrait toujours demeurer non professionnel, mais nos centres de service peuvent engager des employés qualifi és.

9. Comme Mouvement, les Alcooliques anonymes ne devraient jamais avoir de structure formelle, mais nous pouvons constituer des conseils ou des comités de service directement responsables envers ceux qu’ils servent.

10. Le mouvement des Alcooliques anonymes n’exprime aucune opinion sur des sujets étrangers ; le nom des AA ne devrait donc jamais être mêlé à des controverses publiques.

11. La politique de nos relations publiques est basée sur l’attrait plutôt que sur la réclame ; nous devons toujours garder l’anonymat personnel dans la presse écrite et parlée de même qu’au cinéma.

12. L’anonymat est la base spirituelle de toutes nos traditions et nous rappelle sans cesse de placer les principes au-dessus des personnalités.  

DÉCLARATION D’UNITÉ
Parce que nous sommes responsables de
l’avenir des AA, nous devons : placer notre
bien-être commun en premier lieu et préserver
l’unité de l’association des AA, car de cette
unité dépendent nos vies et celles des
membres à venir.

Je suis responsable…
Si quelqu’un quelque part tend la
main en quête d’aide, je veux que celle
des AA soit toujours là.
         Et de cela: Je suis responsable.

Publication approuvée par la
Conférence des Services généraux.

Pour plus d’information, rendez-vous sur www.aa.org (Information
pour les professionnels) ou contactez le responsable de la Collaboration
avec les milieux professionnels au Bureau des Services généraux : en
écrivant à cpc@aa.org ou en téléphonant au 212-870-3400.

 

Copyright © par AA Grapevine, Inc.
Traduit et reproduit avec autorisation.


Titre original:
This is AA


Copyright © 2018
par Alcoholics Anonymous World Services, Inc.


Tous droits réservés.


Adresse postale :
Box 459, Grand Central Station
New York, NY 10163, USA
www.aa.org


10.5M – 10/19 (PAH)

Logo_transparent